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Elles/Ils ont marqué l'ENSGSI - N°3 - Mike Rees

28 août 2024 ENSGSI
Publié par Maelle BEAUCAILLOU
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22 ans de passion et d'innovation : Mike REES, le pionnier de l'auto-apprentissage à l'ENSGSI !

Découvrez dans cet article comment Mike REES a construit le système d'apprentissage des langues à l'ENSGSI en encourageant la découverte personnelle et la créativité chez les étudiant-e-s.

Questions brise-glace :

Pouvez-vous vous présenter de la façon dont vous le souhaitez ?

Saint-Mathieu, Bretagne. Crédit : Yann Quiviger.

Je suis un ancien responsable des langues à l’ENSGSI (École Nationale Supérieure en Génie des Systèmes et de l’Innovation).

 

Depuis ma retraite, il y a deux ans, je suis en Bretagne où je développe avec mon épouse un projet de rénovation d'une ancienne ferme afin d’ouvrir, nous l’espérons, notre chambre d'hôtes.

 

Les Gsien-ne-s sont d’ailleurs les bienvenu-e-s pour passer quelques jours au calme, à la campagne, près d’un ruisseau !

Que faites-vous de votre temps libre ?

Depuis ma retraite, tout mon temps est libre.

 

Je me pose la question « qu’est-ce que j’ai envie de faire ? » chaque jour et chaque jour, j’apprécie me la poser.

Quel a été votre 1er travail ?

Mon premier travail, c’était en Angleterre quand j’avais 16-17 ans, dans un magasin de Fish & Chips.

Si vous aviez été étudiant à l'ENSGSI, dans quelle association seriez-vous allé ?

Je pense qu’en tant qu’étudiant, j’aurais aimé aller au BDA (Bureau Des Arts) et au GSI Média, surtout pour les montages des JT (Journaux Télévisés) légendaires.

Le thème de soirée que vous auriez aimé voir à l'ENSGSI ?

Je n’ai pas forcément de thème que j’aurais aimé voir, mais j’ai de très bons souvenirs des premières soirées à l’école. Il n’y avait pas les mêmes règles qu’aujourd’hui, parfois les soirées se finissaient à 3h du matin !

Si vous n’aviez pas été enseignant quel métier auriez-vous exercé ?

J’ai toujours voulu être enseignant, mais sûrement dans un métier de la cuisine.

 

J’adore bien manger avec des ami-e-s, donc oui, probablement un métier de la bouche.

 

D’ailleurs, j'adorais les projets industriels avec l'entreprise Marcotullio, un traiteur du Grand-Est ! 

La chose qui vous manque de l'ENSGSI ?

C’est surtout la liberté d'expérimenter, de créer, de tester. Et pour ma part, d'appliquer ça aux espaces d'apprentissage.

 

Je pourrais donner l’exemple de The Attic, cet espace de rencontre et d’apprentissage que j’ai pu créer avec une équipe d’étudiant-e-s. Ou encore quand je faisais mes entretiens à l’extérieur en plein mois de décembre, ça caillait, mais c’était le but !

 

Tout au long de ma carrière, je me suis demandé ce qu’était un lieu d’apprentissage. Et comme vous pouvez le deviner, la réponse « une classe traditionnelle » ne me satisfaisait pas. J’ai fait cours dans le parking, dans les amphithéâtres, sur le toit de l’école…

 

Encore aujourd’hui, je me pose cette question, sous une forme différente car je veux développer un lieu d’accueil et de partage avec mon projet de chambre d'hôtes. Toutes mes expérimentations au GSI me servent à y répondre, car finalement, un lieu d’apprentissage est aussi un lieu d’accueil et de partage.

Avant l'ENSGSI : 

Quelles ont été vos études ?

J’ai fait la plupart de mes études en Angleterre.

 

J’étais destiné à être professeur de français en Angleterre et j’ai troqué cela contre professeur d’anglais en France.

Une anecdote marquante durant vos études ?

En Angleterre, il y a des événements où les étudiant-e-s font différentes actions pour collecter de l’argent pour des œuvres caritatives.

 

Donc, avec mes ami-e-s, on a décidé de faire un « hold-up » masqué, avec des pistolets à eau ! On a pris en otage un buste en céramique. C’était très marrant !

Quand et comment êtes vous arrivé en France ?

Je suis arrivé en France en 1982, à l’époque de Madame Thatcher « la dame de fer ». Je n’étais pas en accord avec sa politique alors je suis venu en France en tant qu'auto-entrepreneur.

 

Puis, j’ai été embauché par un centre de recherche à l'université, à Nancy. Ce centre d'applications pédagogiques en langues, était à l'époque spécialisé dans l'auto-apprentissage.

Vos emplois avant l'ENSGSI ?

J’en ai déjà un peu parlé avant, je vais reprendre au centre de recherche à l’université.

 

J’étais chargé de développer des relations avec les entreprises. Dans ce centre, j’ai pu, avec d’autres chercheurs, proposer diverses formations basées sur l’auto-apprentissage.

 

Ensuite, j’ai créé une entreprise que j’ai dirigée pendant 10 ans. Je travaillais exclusivement avec les entreprises dans le but de former leurs employés à l’anglais en contexte professionnel.

 

Puis, j’ai décidé de passer le CAPES (Certificat d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement du Second degré) pour devenir un professeur d’anglais reconnu dans le système français, ce qui m’a mené, plus tard, à devenir responsable des langues à l’ENSGSI.

Pendant l'ENSGSI : 

Votre 1er jour à l'ENSGSI ?

Je me souviens de mes premières semaines à l’ENSGSI. J’avais été recruté pour mettre en place le système de langues car avant, les langues étaient sous-traitées à l’ENSIC (Ecole Nationale Supérieure des Industries Chimiques).

 

Donc, j’ai passé plusieurs semaines en août, avant ma 1ère rentrée, à développer un système d’apprentissage. Lorsque j’ai présenté mes résultats à la directrice de l’époque, Claudine GUIDAT, elle m’a dit de recommencer !

Elle m’a demandé de plus orienter ce nouveau système autour de l’auto-apprentissage.

Il nous restait alors une semaine avant la rentrée pour l'imaginer.

 

Voilà mes premiers souvenirs de l’ENSGSI, beaucoup de travail dans la surprise, la précipitation et un peu de panique. Mais avec du recul, heureusement qu’on a fait ce choix. Ce n'est pas dans le confort que l'innovation se crée.

Combien de temps êtes-vous resté à l'ENSGSI et quel poste avez-vous occupé ?

Je suis resté 22 ans à l’ENSGSI et je me suis toujours occupé des langues.

 

Quelques temps après mon arrivé, je suis devenu membre du pôle MP3 (Management du Projet Personnel et Professionnel). En effet, développer qui l'apprenant qui est en nous, c’est très lié au développement personnel.

En arrivant à l’ENSGSI, vous êtes formatés par le système scolaire à apprendre d’une certaine manière pour réussir vos examens, mais en entreprise c’est complètement différent ! Donc, comprendre quel apprenant nous sommes c'est essentiel et c'est directement lié au pôle MP3.

 

Puis, je suis devenu co-responsable avec Raphaël BARY des projets industriels des 2AI (Année Ingénieure), et ce pendant plus de 10 ans. C’était vraiment super de sélectionner les projets, rencontrer les entreprises, imaginer ce que les projets pourraient devenir, ce qu’ils allaient vous apporter en termes d’apprentissage...

Avez-vous eu un projet industriel favori ?

Non, je ne crois pas avoir un projet préféré.

 

J’aimais ceux qui tournaient autour de la notion d’espace d’apprentissage. Par exemple, un projet Gaïa (projet industriel commun réalisé avec différentes écoles) où il fallait imaginer la salle de classe du futur et les résultats étaient vraiment intéressants.

 

Au final, ce qui m’intéressait vraiment, c’était le delta entre ce qu’on imaginait au début du projet et ce que les étudiant-e-s présentaient à la fin, et de voir leurs progressions lors de la soutenance finale.

Quelle est votre relation avec l'auto-apprentissage dans votre vie personnelle ?

L’auto-apprentissage est très important pour moi.

 

On apprend tous les jours, mais on apprend surtout sur soi. D’ailleurs, c’est ce que l’ENSGSI m’a le plus appris, la possibilité de développer mes réactions personnelles. Travailler aux côtés de l’équipe du pôle MP3 m’a permis de comprendre l’importance du développement personnel.

 

Aujourd’hui, j’utilise l’auto-apprentissage tous les jours. Je suis dans un projet de construction, donc forcément j’apprends beaucoup grâce à cela. Mais c’est soit j’apprends une technique, une anecdote… soit j’apprends sur moi. Je suis à la retraite, donc se connaître et savoir ce qu'on aime faire, c’est essentiel.

 

Quotidiennement, je me demande ce que j’ai envie de faire et c’est une magnifique question !

Cette question ne vous fait pas peur ?

Peur ? Non.

 

Si j’ai un sentiment qui ressemble à de la peur, je prends cela très positivement. Si j’ai peur, c’est que je dépasse certaines limites, que je sors des sentiers battus et de la « normalité » et ça, j’adore !

 

Cela ne veut pas dire que je ne suis jamais perdu, je le suis très souvent. Mais il faut avoir confiance, voilà une autre chose que l’ENSGSI m’a permis de développer : la confiance en soi.

On avance en se questionnant, en expérimentant, en testant et en se trompant !

 

Soit on gagne, soit on apprend.

Un enseignement que vous ont appris vos élèves ?

J’ai envie de partager deux enseignements.

 

Premièrement, c’est la structuration de l’auto-apprentissage. Souvent, les nouveaux étudiant-e-s sont sceptiques et n’y voient pas l’intérêt. C’est normal, ils/elles sortent d’un formatage scolaire, donc quand on leur laisse la liberté de faire ce qu’ils/elles veulent, ils/elles sont dérouté-e-s.

 

Deuxièmement, c’est l’écoute. Parfois, je n’étais pas assez à l’écoute des étudiant-e-s. Ce n’est pas évident d’être à la fois convaincant lorsqu'on passionné par ce que l'on transmet, tout en étant suffisamment ouvert afin d’être à l’écoute. C’est un véritable équilibre à trouver.

Votre définition de l’innovation ?

Je vais répondre par ma définition de l’apprentissage :

 

« apprendre est un processus par lequel on transforme l’expérience en connaissances ».

 

Et, il n’y a pas d’innovation sans nouveauté et il n’y a pas de nouveauté sans besoin d’apprentissage. D’ailleurs, plus vos expériences sont nouvelles et fortes, plus les connaissances que vous en retirerez seront intéressantes. Et pour cela, il faut accepter de sortir de sa zone de confort.

 

Donc pour moi, la capacité à apprendre est un pilier fondamental pour un-e ingénieur-e de l’innovation.

Avez-vous des conseils pour sortir de sa zone de confort ?

Oser, se faire confiance, faire confiance aux autres, au monde et à la vie.

 

Pour oser, il faut se construire, petit à petit, car c’est un chemin la confiance. Que l'on construise celle envers nous-mêmes ou celle envers les autres.

Après l'ENSGSI :

Un parcours d'un-e ancien-ne de l'ENSGSI qui vous a marqué ?

Il y en a tellement !

 

La première personne à laquelle je pense, c’est Alex GABRIEL. Je l’ai connu étudiant en 2AP (Année Préparatoire). Il m’a aidé à créer The Attic en amenant ses talents artistiques pour créer le sens du lieu. Aujourd’hui, il est chercheur pour l’ERPI (Equipe de Recherche sur les Processus Innovatifs).

 

Je pense aussi à l’équipe Resap avec Mona BOUJTITA  et Daphne GREMBENGUIA ou encore à Christophe ROYER qui m’a fait découvrir les joies du pilotage d’avion. 

 

Mais je n’aime pas trop citer des noms.

Ce que j’apprécie le plus, c’est de voir via des articles ou des posts LinkedIn, la variété de postes qu’occupent les ancien-ne-s et comment chacun-e développe son propre parcours et sort des sentiers battus.

 

Il y en a beaucoup et je les félicite pour ça !

Un conseil à partager aux ancien-ne-s et aux étudiant-e-s de l'ENSGSI ?

Je l’ai déjà dit plusieurs fois, mais osez !

 

Faites confiance à vous-mêmes, aux autres et à la vie. Soyez là où vous avez vraiment envie d’être en accomplissant des actions que vous voulez et non par obligation.

 

Je rajouterai également que souvent les questions sont plus importantes que les réponses.

 

Donc, questionnez-vous et soyez fier-e-s de dire « je ne sais pas » !

Le mot de la fin : 

Tout d’abord, je voudrais féliciter le nouveau bureau de l’AAGSI et remercier l’ancien !

 

Puis, remercier l’équipe pédagogique de l’ENSGSI pour avoir créé ce climat d'ouverture, d'expérimentation, de curiosité et d’innovation.

 

Enfin, une pensée à tous les étudiant-e-s que j’ai eu le plaisir et l’honneur de croiser durant ces 22 belles années. Ils/elles m’ont beaucoup appris.

 

Je vous accueille tous et toutes avec plaisir dans ma future chambre d’hôtes !

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